HISTORIQUE DU LVD 19 par Claude Chasteloux 1/3
C’est la loi du 21 Juin 1898, devenue depuis, l’article 215 du Code Rural, qui a permis la création dans chaque département du « Service des épizooties, chargé de l’exécution de toutes les prescriptions de police sanitaire.» Ce service est relayé rapidement par la Direction des Services Vétérinaires qui, pour mener à bien ses tâches, a bientôt besoin d’un laboratoire.
Une des premières activités dont les laboratoires s’occupèrent est la santé animale. En effet, c’est à l’époque des grandes épidémies de fièvre aphteuse que des centres d’hémoprévention avaient été mis en place, afin de produire du sérum anti-aphteux à partir du sang ponctionné à l’abattoir ou sur des animaux ayant subi la maladie. Cette méthode lourde et onéreuse a permis de protéger des animaux de prix en attendant la mise au point de vaccins efficaces.
Ces embryons de laboratoire ont été rapidement amenés, selon les régions, à remplir d’autres tâches comme la recherche de la salubrité des viandes d’abattoirs et l’analyse des laits de consommation. Puis, plus tard, la demande des vétérinaires et des éleveurs s’est précisée pour surveiller la santé des animaux.
La Corrèze, comme la plupart des départements a suivi cette voie. Des locaux sont mis à disposition :
De 1935 jusqu’en 1936 : dans les combles de la préfecture,
De 1936 à 1948 : au 30 Avenue Victor Hugo (pour laboratoire : une cuisine !),
De 1949 à 1950 : dans les locaux du dispensaire, Quai de Rigny,
De 1950 à 1969 : au N°1 de l’avenue Henry de Bournazel,
Pendant longtemps le laboratoire n’avait qu’une seule laborantine travaillant sous les ordres du directeur des services vétérinaires. Le développement décisif de ces services s’est produit au moment de la mise en place des grandes prophylaxies d’Etat qui demandaient des examens de laboratoire et en particulier pour la Brucellose. C’est à ce moment que partout en France, les départements ont construit, agrandi ou transformé leur laboratoire.
En 1964, le département de la Corrèze décide de recruter sur concours, un vétérinaire directeur de son laboratoire. C’est ainsi que je prends ce poste le 15 Janvier 1965. Je suis le directeur d’une laborantine, dans un local de 80m² au premier étage d’un bâtiment vétuste qui abrite également la DSV. Ce service dépend directement du DSV et assure des prestations en santé animale et en hygiène alimentaire (viande d’abattoirs et laits).
Durant cette année 1965, le département accepte de recruter un laborantin, un aide de laboratoire et une secrétaire, ce qui porte à 5 le personnel du service.
En 1969, pour assurer au mieux les nouvelles tâches qui se profilent, il est décidé de construire un immeuble DSV-LABO rue Gaston Ramon à Tulle. Le laboratoire bénéficie alors d’une surface de 600m². Le recrutement de deux techniciens porte l’effectif à 7 personnes.
La lutte anti brucellique a été codifiée par l’Arrêté Ministériel du 3 Juin 1966, modifié plusieurs fois pour tenir compte de l’évolution et des résultats de la prophylaxie entreprise. Elle repose, essentiellement sur la Police Sanitaire qui exige le contrôle de tout avortement bovin, ovin ou caprin, par examen bactériologique (bactérioscopie et culture), ainsi que sur la prophylaxie qui consiste, dans notre département de race à viande, en un dépistage sérologique individuel annuel. C’est ainsi que chaque année, environ 4000 avortements bovins sont contrôlés de même que 250 000 prélèvements sérologiques par séro-agglutination de WRIGHT (machines MAM1 et MAM2) et aussi par réaction de fixation du complément.
En 1973, le laboratoire de la DSV a été chargé de l’exécution des analyses d’eaux. Cette décision a été la conséquence de la restructuration de l’Hôpital de Tulle, dont le laboratoire effectuait précédemment ces analyses. Le recrutement de 2 techniciennes, 1 aide de laboratoire et une secrétaire porte à 11 personnes l’effectif du service.
Le laboratoire est, à partir de ce moment, largement sollicité par les vétérinaires et les éleveurs pour des analyses de santé animale. C’est ainsi que se développent les secteurs d’autopsie, de bactériologie, de parasitologie et de toxicologie. La sérologie, de son coté, répond en plus de la Brucellose à des demandes concernant la fièvre Q, la Salmonellose, la maladie d’Aujeszky et la Leucose Bovine Enzootique. (LBE) .
Le laboratoire acquiert des compétences pour le dépistage des substances anabolisantes interdites (chromatographie en couche mince –CCM-) et des contaminants radiobiologiques.
En 1977, en un mois, 5 personnes sur 15 du laboratoire sont indisponibles pour raison de maternité ou de santé. Le service est complètement désorganisé et le Préfet, prévenu, provoque une réunion pour évaluer les besoins immédiats. Cette réunion débouche sur 4 décisions majeures pour l’avenir du laboratoire. Il est décidé que :
Le service devient le LABORATOIRE VETERINAIRE DEPARTEMENTAL.
La création d’une commission de surveillance tripartite, comprenant 6 Conseillers Généraux, 6 représentants des utilisateurs, 6 représentants de l’administration. De même, siègent 2 représentants du personnel. Elle est coprésidée par le Préfet et le Président du Conseil Général.
L’élaboration d’un budget propre au laboratoire et séparé de celui de la DSV. Jusqu’à présent, le budget du Laboratoire n’était qu’une ligne de celui de la DSV (Article: Autres dépenses.)
Le recrutement de 5 techniciens (3 du département et 2 de l’Etat).
Ces mesures, mal vues de la part du DSV qui voit le Laboratoire lui échapper, redonnent des moyens nouveaux, renforcés à terme par le retour des 5 personnes indisponibles depuis plusieurs mois. Cette année 1977, voit aussi l’agrandissement du laboratoire dont la surface est portée à 1200m².
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