Un cromlech dans le Nord/Pas-de-Calais
Dernièrement, Jacques Rivière nous a transmis un lien vers une vidéo concernant la construction des pyramides d’Égypte (début des constructions : vers – 2 600).
Ces monuments suscitent toujours l’admiration pour comprendre les techniques de construction. Or, avant les pyramides d’Egypte, il y a eu la civilisation des mégalithes (vers – 4 700).
L’hypothèse de l’intervention d’Obélix dans la construction de ces monuments est toujours en discussion.
En France, la Bretagne est célèbre pour ces monuments : Locmariaquer, cairn de Barnenez, alignements de Carnac, Gavrinis, etc.
Il en existe également dans d’autres régions, comme par exemple dans le Nord/Pas-de-Calais, où on trouve des dolmens à Gauchin-le-Gal (gal = caillou) et Fresnicourt-le-Dolmen, pour ne citer que ces 2 exemples.
Il existe même un « Stonehenge » comme en Angleterre (de taille plus modeste) !
Il est situé près de Sailly en Ostrevent, un village d’un peu plus de 700 habitants.
Le cromlech des 7 bonnettes de Sailly en Ostrevent
Ce cromlech est situé à l’écart du village, en plein champ.
C’est un tertre de 38 m de long sur 28 m de largeur et 5 m de haut, ayant la forme d’un cône tronqué.
La plate-forme du cône tronqué fait 24 m de circonférence.
Cinq pierres de grés de section carrée, sont plantées au sommet, formant un cercle d’environ 15 m.
La distance entre chaque pierre est d’environ 2 m. Une sixième pierre est couchée à terre.
Au milieu du cercle il y avait une pierre de section circulaire.
Cette pierre a disparu au début du XIXème siècle.
Ce monument est classé depuis 1 889.
Auparavant il y avait un autre tumulus à 500 m de là, de taille beaucoup plus imposante. Malheureusement, le site a souffert de la guerre 14/18, car une batterie allemande y avait été installée, ainsi qu’un refuge.
Depuis, bien que classé, le site sert parfois de lieu de fêtes plus ou moins alcoolisées (lorsque nous avons visité ce site avec l’association « Renaissance du Lille Ancien », nous avons retrouvé les traces récentes d’un feu), et de rites farfelus d’inspiration pseudo druidique.
Le site a été fouillé par des archéologues en 1876. Il s’agirait d’une tombe à incinération : restes d’ossements humains (dont un fragment de crâne), haches de pierre, silex, etc.
Les pierres font 80 à 90 cm de haut.
A 20 cm en partant du haut, il y a une entaille de 10 cm, formant un cran, donnant l’impression d’une « tête ».
Les pierres sont disposées de telle façon que les «têtes » se regardent
Autres mégalithes dans ce secteur
A quelques km de là, il y a les villages de Lécluse (1300 habitants) et Hamel (800 habitants) séparés l’un de l’autre par la rivière La Sensée.
A Lécluse,
on trouve un menhir de grès d’environ 3 m de haut.
A l’origine, c’était le plus grand du Nord : 5 m de haut, 3,20 m à la base trapézoïdale, large de 2 m et d’une épaisseur de 80 cm.
En 1918 les Allemands ont dynamité ce monument par pur vandalisme, une partie a été détruite.
Il a été remis en état par les Monuments Historiques. On le date entre -5000 et -2500.
Dominant les marais de La Sensée, il y a un dolmen au sommet d’un coteau de 63 m.
Il est daté entre -2800 et – 2000.
Auparavant, il était composé de 7 pierres : 6 plantées de champ, formant une paroi, et une septième au-dessus.
Le tout formait une allée couverte d’environ 5 m de long sur 1 m à 1,30 m de large.
Au fil du temps le monument s’est dégradé (vers 1805, le dessus étant en déséquilibre, on pensait alors qu’il s’agissait d’une « pierre branlante » destinée aux oracles).
Vers 1830, le monument s’est effondré. Certains ont tenté de récupérer les pierres pour les débiter (empierrage des routes, etc.).
Vers 1930, il a été restauré avec les pierres récupérées.
Légendes
(pour plus de renseignements, lire le livre : « Légendes, croyances et traditions en Douaisis » de Bernard Coussée).
Pour les bonnettes,
la légende reprend le thème classique de « l’éternel féminin frivole qui refuse l’autorité » (à cette époque on ne connaissait pas encore « #MeToo » !).
Sept jeunes filles, au mépris des lois de l’Eglise et des admonestations du curé, avaient pris l’habitude d’aller danser sur le monticule au moment des vêpres du dimanche.
Un dimanche, tout à coup, elles se sont figées et se sont transformées en pierre car c’était le bal de Satan, devenant ainsi les 7 bonnettes !
Une autre légende veut qu’un chercheur de trésor ait commencé à fouiller un des flancs du monticule. Le lendemain, il a arrêté car toute la nuit il avait été tourmenté par des démons.